L’analyse du groupe verbal procède traditionnellement par étiquetage des compléments d’objets directs et indirects et compléments circonstanciels. L’impossibilité de tracer des frontières claires entre ces types de compléments rend l’exercice particulièrement ardu, mais surtout artificiel et souvent, dans l’enseignement, arbitraire.
Notre contribution vise à proposer un nouveau discours théorique grammatical transposable, avec économie de métalangage et, partant, de charge cognitive. Ce discours repose sur l’analyse des relations entre apports et supports de signification, à tous les niveaux du discours.
En reconnectant l’analyse grammaticale sur la (dé)construction du sens, nous parvenons ainsi à élaborer une progression curriculaire, qui, appliquée en classe, au fil des ans, évite les écueils de l’appréhension impossible d’un paradigme devenu plus que culturel (celui des étiquettes qui ne collent pas) ; à assurer une continuité des apprentissages de la première année à la dernière, sans répétitions incessantes, mais par affinements successifs ; à partir de l’ensemble des acquis de base des élèves et ce, dès le départ, plutôt que d’essayer de construire un savoir par addition ou empilement de micro-savoirs en apparence déconnectés.