N°2 | La syntaxe du verbe : usages et enseignement

"Les articles de ce numéro ont fait l'objet d'une évaluation en double aveugle."

Le travail de l'association EPISTEVERB et les propositions du site SCOLAGRAM visent à développer la flexibilité linguistique des apprenants et respectent les principes didactiques suivants :

  • répondre aux besoins langagiers de chaque élève ou apprenant, ce qui suppose des démarches de différenciation ;

  • être située dans une démarche d’apprentissage identifiée (socioconstructivisme, transmission magistrale, imitation, behaviorisme…) ;

  • développer les compétences métalangagières pour aider les élèves à mettre à distance leur productions, former leur jugement de grammaticalité, éprouver le jeu de la langue ;

  • utiliser les termes métalinguistiques au service de la compréhension du système de la langue et non d’un simple étiquetage ;

  • distinguer les connaissances linguistiques nécessaires à l’enseignant pour qu’il analyse les acquis, les erreurs et les besoins, de ses élèves et les savoirs qu’il a la charge de faire acquérir à un niveau donné.

Dans cette perspective l'Association EPISTEVERB propose un colloque régulier dont la thématique est centrée sur le verbe. Point nodal de l’enseignement de la langue, en français comme dans d’autres langues, le verbe constitue traditionnellement une pierre d’achoppement tant pour les enseignants, souvent démunis devant la complexité des phénomènes en jeu, à la confluence de plusieurs domaines de la linguistique et de plusieurs sous-disciplines scolaires, que pour les apprenants qui peinent à s’en faire une représentation complète et stable, opératoire pour les usages de la langue, notamment écrite. Se poser la question de la construction du concept par les élèves, c’est interroger l’enseignement de la grammaire et par là-même c’est revenir à la linguistique du verbe.

La thématique retenue, La syntaxe du verbe : usages et enseignement, vise à une prise en compte effective des usages dans l'enseignement de la syntaxe du verbe, avec comme visée d'améliorer les productions langagières des apprenants. Les constructions verbales concentrent en effet de nombreuses difficultés dans l'apprentissage du français et les enseignants se trouvent confrontés à des corpus qui reflètent insuffisamment l'usage. On constate par ailleurs que des approches exclusivement syntaxiques, lexicales ou pragmatiques peinent à remédier aux difficultés récurrentes. Les contributions présenteront des analyses linguistiques et/ou des démarches didactiques visant à faire évoluer la réflexion dans le cadre de l’enseignement/apprentissage du français.

Pour être communiquées, les propositions devront comporter une problématique traitée en s'appuyant sur un corpus contextualisé.

La notion de phrase, centrale pour la production de texte, est souvent abordée comme un tout isolé, ce qui ne permet pas à des apprenants en difficultés à comprendre le lien qui peut exister entre leurs connaissances des textes et ce sur quoi ils travaillent à l’école. Le modèle de la phrase à deux pattes, d’apparence simpliste, permet de mettre à la portée de tous les apprenants des analyses de la proposition qui trouvent leur origine dès l’Antiquité. Nous montrerons en quoi il est utile de clarifier l’enjeu des situations d’écriture pour les élèves, quels qu’ils soient, et en quoi le modèle que nous proposons peut être le moyen de lier conceptualisation du système de la langue et pratique langagière de l’écrit.

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Le présent article questionne le lien syntaxique et sémantique entre la transitivité syntaxique et la construction attributive. Il étudie la complexité de la notion d’attribution (différentes nuances exprimées par le verbe être et multiples façons de nuancer la valeur attributive assignée au sujet). Une étude est consacrée à l’attribut du sujet et du complément d’objet, puis une discussion est proposée autour de la relation entre l’attribut et la possession (notamment avec le verbe avoir). Quelle équivalence pourrait-on établir entre le verbe être et le verbe avoir dans le cadre de la description physique de la personne ? Comment la maîtrise de différents moyens linguistiques susceptibles de décrire une personne (traits de caractères et traits physiques) pourrait outiller les élèves de 3e afin qu’ils dressent leur autoportrait ?
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L'enseignement des structures du groupe verbal propose le plus souvent d'identifer et de différencier toute une série de compléments présentés de manière éparse. La contribution expose un dispositif qui met au centre la polysémie de certains verbes selon le type de complément qu'ils recrutent. Ainsi les structures du groupe verbal sont abordées dans leurs valeurs différentielles.

Cela permet aux élèves de prendre des appuis du côté du sémantique - plus opératoires que les définitions habituelles - pour élaborer les catégories traditionnelles du complément d'objet et de l'attribut (attribut du sujet, ou de l'objet). Cela permet d'appréhender la syntaxe dans une perspective systémique. Cela permet aussi de présenter l'étude de la langue comme une activité qui n'est pas qu'utilitaire (pour résoudre des problèmes orthographiques) mais qui est aussi culturelle.

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Notre article s'inscrit dans le champ de la didactique du français langue étrangère et traite del’enseignement du verbe du point de vue de l’enseignant lui-même. Dans la lignée des recherches sur l’agir professoral (Cicurel, 2011), nous plaçons l’activité enseignante, et par là-même les théories personnelles de l’acteur-enseignant au cœur de cette contribution afin de nous aider à circonscrire finement l’enseignement du verbe en FLE. Pour cela, nous avons interrogé 29 enseignants de FLE (novices et expérimentés) exerçant dans des centres de langue universitaire, au travers d’un questionnaire écrit. Nous verrons alors que les discours recueillis mettent clairement en avant l’ancrage communicatif du verbe dans le sens où la dimension communicative de la langue est à la fois finalité et modalité d’enseignement/apprentissage.

 

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L’analyse du groupe verbal procède traditionnellement par étiquetage des compléments d’objets directs et indirects et compléments circonstanciels. L’impossibilité de tracer des frontières claires entre ces types de compléments rend l’exercice particulièrement ardu, mais surtout artificiel et souvent, dans l’enseignement, arbitraire.

Notre contribution vise à proposer un nouveau discours théorique grammatical transposable, avec économie de métalangage et, partant, de charge cognitive. Ce discours repose sur l’analyse des relations entre apports et supports de signification, à tous les niveaux du discours.

En reconnectant l’analyse grammaticale sur la (dé)construction du sens, nous parvenons ainsi à élaborer une progression curriculaire, qui, appliquée en classe, au fil des ans, évite les écueils de l’appréhension impossible d’un paradigme devenu plus que culturel (celui des étiquettes qui ne collent pas) ; à assurer une continuité des apprentissages de la première année à la dernière, sans répétitions incessantes, mais par affinements successifs ; à partir de l’ensemble des acquis de base des élèves et ce, dès le départ, plutôt que d’essayer de construire un savoir par addition ou empilement de micro-savoirs en apparence déconnectés.

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Les populations scolaires des écoles québécoises affichent une diversité linguistique qui ne cesse de croitre. Ainsi, les élèves du Québec se construisent un répertoire linguistique composite, à la confluence du français langue d’enseignement (FLens), de l’anglais, langue seconde (AL2) dont l’apprentissage commence dès la première année du primaire, des potentielles autres langues d’origine des élèves et des variations intralinguistiques de ces langues. Bien que cette hétérogénéité linguistique soit indéniable, nombreux sont les chercheurs à remarquer que l’école peine encore à reconnaitre le bagage de connaissances plurielles qui caractérisent les apprenants qui la fréquentent ; pourtant, selon plusieurs , il pourrait servir de tremplin à la construction de connaissances solides en français.

Le but de cet article est de discuter, comme d’autres avant nous , la pertinence d’une didactique intégrée des langues qui tient compte de la réalité plurilingue des élèves pour l’enseignement de la grammaire en FLens au Québec. Après avoir précisé comment nous envisageons le plurilinguisme, la didactique intégrée et l'enseignement de la grammaire en contexte québécois , nous nous appuierons sur une partie des résultats d’une recherche qui vise à identifier des « passerelles » dans l’enseignement du FLens et de l’AL2 pour illustrer notre propos. Enfin, nous préciserons ce que nous entendons quand nous nous nous référons à l’enseignement de la grammaire en FLens dans une perspective intégrée en contexte plurilingue, plus particulièrement pour l’enseignement des constructions verbales.

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Les descriptions lexicographiques usuelles du couple de verbes se souvenir et oublier minorent le rôle des constructions dans l’interprétation des valeurs sémantiques qu’ils prennent selon les contextes. De ce fait, elles servent peu le développement de compétences lexicales. Nous nous sommes donc tournées vers des dictionnaires ayant fait le choix théorique d’une syntaxe valencielle, pour décrire les usages de ces deux verbes. Nous avons pu ainsi répertorier les schémas de construction, observer leur répartition différente dans les ouvrages de référence, à l’oral et dans des écrits d’élèves allophones ou non. Les décalages observés nous invitent à poursuivre notre investigation en proposant une ingénierie didactique visant l’enseignement du lexique.

Pour citer cet article

Elalouf M.L. & Roubaud M.N. (2016.)"Un couple de verbes antinomiques à l’épreuve de la syntaxe et de l’usage. Le cas des verbes : se souvenir et oublier". Scolagram n°2. En ligne : http://scolagram.u-cergy.fr/index.php?option=com_flexicontent&view=item&cid=20:deux&id=217:elalouf-roubaud-scol2&Itemid=536

Le lexique des verbes des collégiens sera abordé selon le point de vue : linguistique, acquisitionnel et didactique. Dans le plurilinguisme, le français est, pour une partie des jeunes, une langue cible et une langue de scolarisation. Tôt, il est acquis naturellement avant l’entrée à l’école et plus tard, il est acquis conventionnellement dans cette institution. Du fait de leur âge, le lexique des procès ces pré-adolescents et adolescents est encore peu fourni, alors même qu’il est soumis à l’influence des langues autochtones ou L1. Cette restriction lexicale les conduit à recourir à une catégorie de verbes polysémiques et généraux, des verbes de base, dans le but de résoudre leurs problèmes de communication. Or, les enseignants sanctionnent l’usage récurrent de ces lexèmes, jugeant qu’ils sont la manifestation d’une indigence lexicale. Ils souhaiteraient que chaque apprenant de sélectionne dans son répertoire de verbes, le prédicat juste à appareiller à la visée communicative. Cette communication dans son volet didactique, propose de ne pas éliminer mais de prendre en compte les verbes à tout faire dans l’enseignement du vocabulaire en L2. Pour l’acquisition, l’exposé suggère de rendre compatible tout enseignement du lexique des verbes français aux processus généraux d’acquisition, sans ignorer l’influence des langues du milieu. Enfin, pour la linguistique, l’enseignement des verbes pourrait être calqué sur leur organisation en langue : on peut partir des verbes génériques et polysémiques (hypéronymie) pour enrichir le stock lexical des procès avec des verbes plus précis (méronymie). Il restera alors aux élèves, aidés par leur enseignant, à se servir de la reformulation pour affiner la syntaxe.

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