N°3 | Négociation orthographique

Dossier coordonné par [Jean-Pierre SAUTOT & Patrice GOURDET]

Cette livraison recense des ressources sur les dispositifs de négociation graphique.

Des solutions pragmatiques et des apports un peu plus abstraits.

La présence de cette activité d'orthographe sur un site qui traite de la grammaire est que la négociation graphique fait aussi faire des progrès aux élèves dans le domaine de la cohésion textuelle, notamment dans le domaine des accords avec les pronoms anaphoriques (il, ils ...).

Vous trouverez deux catégories de documents :

  • une catégorie "Dispositifs" , c'est à dire d'activités à mener en classe;
  • une catégorie "Compléments" qui permettent de mieux comprendre la notion ou d'approfondir la pratique.

Le protocole ci-dessous a été proposé par les conseillers pédagogiques du groupe maitrise de la langue du département du Rhône au cours de la recherche action formation sur la négociation graphique (2013-2016)

 

PROTOCOLE :

dicter la phrase correspondant à son niveau de classe aux élèves en octobre/novembre. Ne pas les rendre, mais communiquer aux élèves leur pourcentage de réussite (ramené à 10 si c’est plus parlant pour eux)

dicter la même phrase en février. Ne donner que les pourcentages de réussite

dicter la même phrase en mai. Même dispositif.

Nous vous proposons un outil d’analyse sur excel que je me propose de remplir si vous pouvez me communiquer les dictées des élèves.

 

La négociation graphique, comme activité scolaire d’apprentissage, s’inscrit dans une évolution didactique. Son émergence dans l’enseignement-apprentissage de l’orthographe est conjointe à une modification du "rapport au savoir" (Charlot, 1997) orthographique, rapport compris comme une relation de sens (au pluriel) entre le code orthographique et ses usagers (scripteur, élève ou enseignant) (Sautot, 2000). Cette relation peut se décliner en :

- Une relation au code lui-même en tant que système d'écriture. Ce fait référence à la compréhension du système et à la capacité d’en user.

- Une relation à la charge culturelle de l'orthographe. Cela fait référence aux représentations sociales.

- Une relation à son enseignement-apprentissage. Cela fait référence aux pratiques pédagogiques et éducatives mises en œuvre et vécues diversement selon que l’on est élève ou enseignant.

Les relations de sens au savoir orthographique évoluent chez les individus, mais aussi et sans doute d’abord dans le champ de la recherche. L’émergence de la négociation graphique se lit donc dans l’évolution de la didactique du français et plus particulièrement dans celle de l’orthographe. La Revue Repères de l’Institut National de la Recherche Pédagogique (aujourd’hui Institut Français d’Éducation) a accompagné cette évolution et offre un corpus d’articles qui la montre. C’est dans la relation à l’enseignement apprentissage mais aussi dans la relation au code que les avancées didactiques sont les plus manifestes.

Ainsi, le Plan de rénovation de l'enseignement du français (version intégrale 1971) indique que : "A l'expérience, il apparait que c'est surtout en se corrigeant, et par une organisation méthodique de la réflexion collective sur ses textes et sur ceux de ses camarades, que l'enfant parvient à maitriser sa langue écrite et à perfectionner son style. Le maitre peut donc, en partant d'un texte d'élève, et après une mise au point collective de l'orthographe, engager la classe à une critique constructive conjointe de la forme et du sens. " Les enseignants sont donc invités à mener en classe des réflexions collectives sur les textes. Il s’agit là d’injonction concernant les structures textuelles où l’orthographe est minimisée. Les bases d’une activité collective à propos du texte et de sa mise en forme sont néanmoins posées.

Les prémisses de la négociation graphique sont donc là mais les obstacles à sa mise en œuvre vont s’avérer assez résistants, puisqu’il faudra vingt ans pour qu’émerge ce type d’activité.

 Pistes d’observation pour la conduite des activités de dictée 0 faute et de phrase dictée du jour proposées par Marie Nadeau et Carole Fisher de l'Université du Québec

 

I. Gestes de l’enseignant(e) pour favoriser les échanges et la discussion

  • S’efforce de comprendre le raisonnement grammatical de l’élève

  • Amène l’élève à préciser son idée, sa question ou son doute orthographique

  • Laisse du temps de réflexion à l’élève qui intervient

  • S’assure que toute la classe a entendu l’intervention de l’élève

  • Demeure neutre face aux interventions des élèves (comportement verbal et non verbal)

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Raisonner sur l'orthographe au cycle 3

L'orthographe est un système clos qui n'a rien de naturel. Là réside toute la difficulté de son apprentissage. Comment faire entrer les élèves dans le système orthographique ? Cet ouvrage ouvre quelques portes : construction de connaissances, raisonnements, évaluation. Inclure l’apprentissage de l’écriture dans un projet de classe ou de cycle, tel est l’objectif de ce livre. Un apport d’informations théoriques pour le maitre soutient des propositions d’activités pour les élèves. Une aide au projet répond aux inquiétudes que peut susciter le changement pédagogique sur un terrain aussi sensible que la norme orthographique.
 
 
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Pour maitriser l'orthographe de manière performante, il faut avoir acquis, entre autres, un certain nombre de règles grammaticales et lexicales. Ces règles s'acquièrent en tout premier lieu au cours des séances d'apprentissages spécifiques qui sont consacrées à la grammaire et au vocabulaire. La mise en oeuvre de ces règles, lors de l'écriture ou de la relecture des textes, nécessite une méthodologie que l'enfant doit acquérir. Méthodologie et contenus se renforcent mutuellement. L'acquisition méthodologique ne peut se faire hors de tout contenu et l'acquisition des contenus ne se fait pas sans méthode. Or les pratiques les plus traditionnelles en matière d'orthographe favorisent la mémorisation des contenus, laissant la méthodologie dans un implicite total. La différence entre réussite et échec en orthographe passe notamment par l'entrainement à certains types de raisonnements. En effet, les enfants en réussite se distinguent par la pertinence de leur raisonnement. A ceux dont le raisonnement est défaillant voire inexistant, l'école doit apporter des solutions en ce domaine. La multiplication dans la classe de situations-problème, la verbalisation des raisonnements, la diversité des situations proposées favorisent de manière intéressante le développement d'une capacité de raisonnement. L'arbitraire apparent de l'orthographe tend alors à s'éloigner et la rationalité du système s'installe un peu plus chez l'enfant.

L'apprentissage de méthodes rationnelles se décline en trois objectifs principaux :

  • L'identification de la nature des erreurs

  • Le repérage des erreurs

  • L'anticipation de l'erreur possible

Quand ces capacités sont maitrisées, la correction des erreurs ne posent plus guère de problème.

Quelle soit à usage théorique ou didactique, une typologie d'erreur est un outil qui éclaire son utilisateur sur la variation : la sienne ou celle d'une population.

La puissance d'un modèle se mesure aux applications qu'on peut en faire : ainsi le modèle "Thimonnier", qui, dans " L'orthographe raisonnée", s'est attaqué aux problèmes pédagogiques, n'a produit qu'un "super-Bled" qui traite l'orthographe en discipline autonome. Le modèle Benveniste/Chervel nous donne une grille de transcription du français performante. L'idée d'une Teo au CP est issue d'une proposition de dictionnaire phonologique à construire dans la première année d'apprentissage de la lecture, dont les entrées se feraient par les valeurs des lettres. Ce modèle permet de développer une pédagogie cohérente et doit donc être retenu. Le modèle du plurisystème autorise des développements pédagogiques dès lors que les enfants ont dépassé le niveau de la simple transcription phonographique.

Le développement d'une évaluation formative et mieux encore d'une évaluation formatrice de l'orthographe ne se fera que si les enseignants sont formés. Pour cela l'établissement d'une typologie lisible par tous, sans tomber dans les versions simplifiées pour enfants, est nécéssaire. D'autre part il est tout aussi indispensable que les enseignants résistent à la pression des parents d'élèves pour que vive enfin cette pédagogie de l'orthographe, et ça c'est moins facile à réaliser que la vulgarisation d'une Teo.

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