La phrase du jour
Variante courte :
Une phrase dictée aux élèves. Toutes les graphies proposées par les élèves sont écrites au tableau. La discussion s’engage pour choisir, justifier les graphies correctes. L’enseignant valide ou pas le choix.
Variante longue :
http://www.cahiers-pedagogiques.com/art_imprim.php3?id_article=2447
L’enseignant dicte une phrase courte, qu’il a inventée, ramasse les écrits des élèves puis prépare une série d’étiquettes présentées ainsi (orthographe erronée en gras surmontée de la bonne orthographe).
Il s’agit ici d’une série d’étiquettes à découper données aux élèves pour qu’ils puissent les manipuler (il est moins intéressant de faire recopier les mots car il est moins facile de les déplacer au gré de la réflexion ; de plus, les élèves risquent de faire d’autres erreurs en les recopiant !).
On n’utilise pas toutes les erreurs commises : une vingtaine d’étiquettes est un nombre suffisant pour des CE1. Pour un premier classement, on veut travailler sur la rubrique 1 (phonie-graphie) ; inutile en ce cas de garder toutes les erreurs des autres colonnes. L’objectif est que les élèves distinguent les erreurs de transcription phonique des autres erreurs.
On donne aussi aux élèves la phrase bien orthographiée :
Trois | enfants | sages | regardent | une | belle | image | et |mangent | des tartines.
En petits groupes, ils doivent regrouper les erreurs et inventer les rubriques du classement. L’enseignant doit résister à l’envie de donner la solution et laisser les élèves chercher, et se tromper le cas échéant. L’expérience prouve qu’ils vont proposer erreurs en début de mots/erreurs en milieu de mots/erreurs en fin de motsou ouvrir autant de rubriques que d’erreurs en les nommant erreurs de s/erreurs de ent/erreurs de e...Ces classements sont inopérants, mais les élèves le découvriront peu à peu lorsque dans les phrases dictées les semaines suivantes ils tenteront de les utiliser. Ces classements erronés montrent qu’ils sont démunis lorsqu’on leur demande de retrouver leurs erreurs : n’ayant aucune idée précise des causes des erreurs, ils ne peuvent en rester qu’aux constatations (localisation de l’erreur dans le mot ou lettre sur laquelle porte l’erreur).
Dans une classe de CE, les élèves ont convoqué les connaissances des leçons précédentes sur la phrase et ont donc proposé les rubriques suivantes : oubli de majuscule/oubli du point à la fin/erreurs « on n’entend pas le bon mot »/autres erreurs. Ce classement, pour un premier travail est extrêmement intéressant car, faisant apparaître la relation phonie-graphie, il permet de construire la suite ; en fait, il est extrêmement rare qu’en CE, cette colonne ne soit pas trouvée rapidement si les étiquettes proposent ce type d’erreurs.
Ce qui a été trouvé et est devenu un savoir commun doit être conservé : par la suite, dans différentes situations d’écriture, les élèves se demanderont si « on entend le bon mot », et interrogeront éventuellement un voisin ou la maîtresse en cas de doute : « est-ce qu’écrire gitare fait bien le mot [gitar] ? »