Phonographie
Une entrée universelle : la phonographie
Le travail sur le système phonographique est essentiel parce qu’il structure 80% du champ de l’orthographe. La compétence minimale exigible en fin de cycle est la maitrise des oppositions de type “ tir / tri ”, “ sien/sein ” ... D’une façon générale les élèves ne doivent plus laisser subsister dans leurs textes des erreurs qu’une lecture phonologiquement correcte de ce qu’ils ont écrit devrait leur révéler. Mais le travail sur la part phonographique de l’orthographe va bien au delà de la simple relecture du texte. S’il est indispensable en cycle II, il continue à être d’une importance capitale au cycle III parce que bien des phénomènes d’orthographe lexicale, mais aussi d’orthographe grammaticale relèvent de la phonographie. En interrogeant la transcription des sons ou la fonction des lettres, les enfants vont aborder tous les problèmes de la langue écrite. A l’opposé de ce que nous avons écrit ailleurs dans ce livre, l’orthographe constitue une entrée possible sur l’étude de la langue. Mais l’orthographe n’est pas la langue, elle en est une image. C’est pourquoi il convient de penser l’équilibre des activités langagières de la classe. L’orthographe, et notamment la phonographie, est un accès universel aux notions grammaticales et lexicales, l’étude de la phonographie ne peut cependant pas remplacer les séances de vocabulaire et de grammaire.
Qu’il s’agisse d’interroger les lettres ou les phonèmes, et il s’agit là des deux grandes entrées dans le domaine de la phonographie, un problème commun se pose : sur quelle base travailler ? L’objectif visé par les séances d’étude de la phonographie est de mettre en évidence l’écriture alphabétique telle qu’elle a été modelée au sein de l’orthographe française. Il serait vain de vouloir chercher à dégager de cette étude des règles générales de transcription. En effet, l’orthographe compte plus de quatre mille séries analogiques ... et donc autant de règles contextuelles à mettre en évidence. Le niveau 2 de la description de Catach constitue le cadre pédagogique. Il y a une trentaine de phonèmes et vingt-six lettres à étudier. Tous cependant ne présentent pas le même intérêt. Le phonème [v] est transcrit quasi systématiquement par la lettre V, et la lettre J ne transcrit qu’un phonème, toujours le même. Nul n’est besoin d’en tirer des leçons. L’énergie pédagogique sera bien mieux utilisée à traiter des phonèmes et des lettres qui posent problèmes. pour les identifier, il suffit de repérer la complexité de relation entre graphèmes et phonèmes. Une répartition possible dans le cycle est d’aborder la problématique par des relations simples pour mettre en place de saines habitudes de travail et réserver les relations complexes pour la fin du cycle.
Constituer des corpus
Dans ce cadre, l’étude de la phonographie repose sur l’observation de corpus de mots. Comment les constituer ? Toute solution est bonne. Choisir un texte comme base d’étude vaut une liste de mots. Le dictionnaire vaut un recueil de poésie. Faire remarquer aux enfants la diversité des origines des mots est plus important que cette origine même. Imposé par l’enseignant le corpus de mots, aura moins de valeur scientifique que s’il est constitué par les enfants. Plus généralement il convient de déterminer l’objectif de la séance. S’il s’agit d’une séance d’exercice, un corpus unique facilite la correction. S’agissant de découverte du système, les origines variées des mots rendent plus pertinentes les observations. En effet, des règles communes dégagées de corpus différents (divers textes par exemple) vont affirmer l’authenticité des découvertes menées par les enfants. Toute solution pour la constitution des listes de mots est donc bonne, à condition qu’elle soit adaptée à la situation pédagogique.
Deux grandes entrées
Outre la constitution du corpus, il convient de respecter un certain équilibre entre deux entrées complémentaires : les lettres d’une part, les phonèmes d’autre part. La première renvoie à la compétence de lecture, l’autre à celle d’écriture. Les deux développent les connaissances sur le système orthographique.
L’entrée phono-graphique
La compétence exigée dans le domaine phonographique est la maitrise des graphies les plus fréquentes d’un même phonème. Si l’on retient l’exemple du phonème [s], on obtient une collection de graphies : saut, tasse, traçons, scie, nation, six. Cet exemple montre combien la réflexion menée sur la phonographie conduit à renforcer l’orthographe lexicale des enfants. En balayant diverses séries analogiques, l’étude de la phonographie intègre les différentes graphies du phonème dans des réseaux de ressemblances graphiques (i). Etablir un inventaire des graphies ne suffit cependant pas. En effet, pour renforcer le caractère prédictible de la graphie, c’est à dire pour savoir quelle graphie choisir pour transcrire le phonème dans un mot donné, il convient de s’intéresser au contexte d’apparition de la graphie. Le lien avec l’orthographe lexicale devient alors plus sensible encore. Les exercices que nous proposons ci-dessous montrent comment structurer progressivement les connaissances.
Etablir des inventaires de graphies
L’entrée phono-graphique est plus intéressante en début de cycle III car elle assure la continuité avec le cycle II. La première étape consiste à répondre au problème : “ Comment s’écrit le son ... ? ” donc à établir un inventaire des écritures possibles de chaque son de la langue orale. En début de cycle il semble indispensable d’établir la légitimité de ces inventaires. Ils doivent donc être constitué à partir de l’étude orthographique de textes. Issus des textes, les inventaires présentent une orthographe concrète, réelle mais parfois incomplète. Les textes écrits mettent en œuvre une orthographe complexe mais parfois lacunaire. Cette contrainte didactique est parfois difficile à accepter pour l’enseignant. S’en remettre au hasard des rencontres pour structurer le système orthographique chez les élèves peut paraitre déroutant mais, au cours des trois années du cycle, le champ sera complètement balayé et la rareté des graphies qui n’auront pas été rencontrées ne justifient pas qu’un enseignement spécifique leur soit consacré à l’école élémentaire. Pour ces raisons, les inventaires de graphies doivent être réalisés tout au long du cycle. Cet exercice est extrêmement simple à mettre en œuvre et devra être repris plusieurs fois pour les phonèmes les plus complexes comme [e] par exemple. Nous présentons ci-dessous un inventaire des graphies du phonème [o].
Comment écrire le son [ o ]
Il y a 3 ou 4 façons d'écrire le son [ o ] . Remplis le tableau en regroupant les mots selon le costume du son.
Le résultat final s'apparentera à :
o |
au |
eau |
ô |
trop dos … |
chaud chevaux |
veau beau |
tôt |
Organiser un corpus
Etablir un inventaire n’a guère d’intérêt en soi, ce n’est qu’un début. Le but de la manipulation est d’organiser un corpus de mots en fonction du critère retenu, ici un phonème commun. Les contenus orthographiques ne diffèrent guère d’une année à l’autre dans le cycle. Ce sont les contraintes donc les critères d’organisation du corpus qui varieront.
Le niveau élémentaire de complexité est le tri de graphies dans un tableau à simple entrée où l’organisation de l’information peut être réalisée de diverses manières. Un corpus de mot peut être donné, charge aux élèves de reconstruire le tableau.
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Création d'un tableau de graphies par structuration d'un corpus de mots
Classe les mots selon l'écriture du son [ ε ]
une reine - mais - un anglais - belle - une sirène - une bête - une baleine - une forêt - payer - vers - un verre - une mère - la mer - un air - la terre - une serre - la chair - cher - chère - clair - verte - une alerte - même - le gel - j'ai - il est - parfait - j'étais - une chevrette - la mirabelle - coquet - une lettre - le maître - un mètre - naître - je vais - une haie
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Inversement le tableau peut être donné, les enfants ayant pour tâche de trouver un maximum de mot dans chaque colonne. Ce type d’activité pouvant être menée avec un dictionnaire.
Recherche d'exemples à partir du tableau
Lettre è |
Lettre e + une autre |
Lettres ai |
Lettres ay |
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|
|
|
Lettres ei |
Lettre ê |
Lettre ë |
Lettres aï |
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|
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|
Ces activités de tri de graphies sont cependant limitées à une information sur le système orthographique. S’arrêter à ce niveau de connaissance n’offre pas la possibilité aux enfants de construire des stratégies d’écriture.
Rechercher le contexte d’apparition
Pour aller plus loin, il convient de proposer des activités qui intègrent le contexte d’apparition de la graphie et qui ouvrent la réflexion sur l’orthographe lexicale. Le contexte d’apparition est tout d’abord le lieu où apparait une graphie donnée pour un phonème donné. Certaines graphies n’apparaissent jamais au début du mot. Le savoir permet de les éliminer d’emblée. D’autres, comme la graphie TI pour le phonème [s] dans “ addition ”, relèvent de formations suffixales et apparaissent donc dans des séries analogiques fort utiles pour la mémorisation des formes graphiques.
Le contexte, c’est aussi l’environnement graphique. Ainsi, le phonème [k] est diversement graphié. Par exemple la lettre C devant O, U ou A le transcrit effectivement. Le tableau ci-dessous propose un exemple de tableau intégrant le contexte de la lettre.
Le son [k]
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Lettre c |
Lettres q |
Lettre k |
devant une consonne |
auroch occasion |
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devant la lettre a |
canne |
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devant la lettre o |
coq |
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koala |
devant la lettre i |
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kilo ski |
devant la lettre u |
culbute |
qui |
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à la fin du mot |
chic |
coq |
yak |
Il est un écueil qu’il est prudent d’éviter dans la manipulation des contextes graphiques. Quelques auteurs intègrent dans ce contexte certaines lettres à valeur zéro. Ainsi on pourrait être tenté, et cela a déja été fait, de constituer des séries analogiques comme par exemple : trop, galop ... Cela nous semble dangereux sur le plan de la représentation que cela installe chez les enfants pour deux raisons. Premièrement, seule la lettre O transcrit le phonème [o] dans galop. Deuxièmement les lettres muettes finales n’ont pas toutes la même valeur. Le P final est une marque lexicale qui permet de construire “ galoper ” en partant de “ galop ” mais ne rattache “ trop ” à aucun autre mot (ii). Rattacher la marque lexicale au phonogramme n’est donc pas pertinent et il convient de ne pas inciter les enfants, ni même de les laisser construire des analogies purement graphiques qui ne seraient pas fondées .
Réaliser des synthèses
Les approches différentes de l’écriture d’un phonème doivent conduire la classe à construire une synthèse. Le but n’est pas d’édicter des règles de transcription à apprendre mais d’amener l’enfant à s’interroger. lorsqu’il écrit. En d’autres termes il s’agit de lui fournir une aide pragmatique pour choisir les graphies des mots qu’il doit écrire. Ces synthèses se présentent de la manière suivante (iii) :
Synthèse sur les différentes graphies d’un phonème : exemple de [z]
J’entends |
Je vois |
Au début du mot |
A l’intérieur du mot |
A la fin du mot |
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[z] |
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suivi de E |
seul |
s |
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le bison |
rose |
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z |
le zoo |
le lézard |
treize |
le gaz |
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zz |
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le puzzle |
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x |
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dixième |
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Attention toutes les cases d’une synthèse peuvent ne pas être remplies !
La construction de ces synthèses est fort progressive. Une classe de première année dans le cycle ne produira pas la même synthèse qu’une fin de cycle. Si l’exhaustivité est souhaitable, elle n’est pas obligatoire. La forme de la synthèse proposée ici permet des ajouts de lignes. Les activités de découverte sont donc spécifiques à la classe, la synthèse est un outil collectif, dans la classe pour les élèves, mais aussi un référent à construire dans le cycle. Ces synthèses sont un résumé efficace du travail effectué dans l’année. De nombreux projets d’école portant sur l’orthographe tentent de constituer des référents orthographiques sous forme de règles morpho-syntaxiques plus ou moins pertinentes et fréquemment recopiées dans un manuel. Il nous semble plus pertinent de construire ce référent au moyen des divers outils construits dans l’année. Les synthèses phono-graphiques y ont leur place et celles construites au moyen du travail grapho-phonétique aussi.
Jouer avec les sons
La maitrise de la phonographie passe aussi par son réemploi dans les textes. Outre les classiques dictées de contrôle, des exercices plus créatifs sont disponibles. Dès lors que l’on dispose d’inventaires de graphies, on peut s’amuser à en chercher d’autres dans le but d’écrire de petits textes en prose ou en poésie. Les contraintes d’écriture portent alors sur la présence obligatoire de toutes les graphies du son étudié. Les textes créés peuvent même être proposés à la dictée à un autre groupe d’enfants.
Des exercices sous forme d’auto dictée de mots peuvent être préparés par le maitre ou les élèves au moyen de l’alphabet phonétique international. Les deux exemples ci-dessous inspireront les créateurs.
Quatre images pour le son [o]
Ecris les mots là où c'est possible.
Attention aux lettres finales !
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o |
ô |
au |
eau |
[ bo ] |
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[ fos ] |
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[ mo ] |
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[ po ] |
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[ bol ] |
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[ kol ] |
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[ so ] |
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[ to ] |
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[ tro ] |
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[ vo ] |
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Le son [j]
Autodictée : écris des mots là où cela est possible.
première(s) lettre(s) |
[ ij ] |
[ ijεr ] |
[ ijõ ] |
[ ijϕl ] |
[ ijã ] |
b |
bille |
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|
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br |
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|
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cr |
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|
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cl |
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f |
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fr |
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gr |
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h |
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m |
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p |
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pl |
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pr |
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r |
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s |
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t |
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tr |
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L’entrée grapho-phonétique
L’étude de la transcription des sons apporte aux enfants un certain nombre de solutions en écriture. Symétriquement et de manière complémentaire l’étude de la fonction des lettres interroge de manière pertinente le système orthographique dans toutes ses potentialités qu’elles soient phonographique ou non. La question à laquelle l’activité de la classe doit apporter une réponse est : à quoi sert cette lettre ? Les lettres les plus intéressantes à étudier sont celles qui sont susceptibles de prendre des valeurs variées (iv).
La découverte des diverses fonctions d’une lettre conduit en général les enfants à une dichotomie simple : “ ça écrit tel son ” versus “ c’est une lettre muette ”. Ce type de réponse n’est acceptable que dans un premier temps (en tout début de cycle). Rapidement l’activité d’analyse de la substance graphique relayera les activités d’étude de la langue (grammaire, vocabulaire, conjugaison). Cet écho s’organise dans la programmation des activités. Par exemple il est intéressant de programmer l’étude de la lettre S quand sont étudiés les phénomènes d’accord dans le groupe nominal.
Le balayage systématique des 26 lettres de l’alphabet n’est pas une absolue nécessité. Un équilibre sera recherché entre les diverses entrées possibles le plus important étant d’offrir un panorama complet aux enfants au travers des différentes entrées dans l’orthographe et au cours du cycle. Certaines lettres comme le O n’ont que des valeurs phonographiques. Leur étude n’est donc pas prioritaire. D’autres comme le S, le E ou le N peuvent prendre les cinq valeurs possibles. Leur étude est indispensable chaque année, mais sous différentes modalités. C’est le rôle du projet de cycle de les répartir.
Quelles activités autour des lettres ?
Comme pour l’étude de la phono-graphie, on procédera à des inventaires et à leur structuration. La recherche en texte des mots contenant une lettre est simple. Les tris-classement sont plus délicats à mener notamment à cause des justifications nécessaires des regroupements opérés. Le débat contradictoire a toute sa place dans cette structuration des savoirs. Les représentations doivent s’exprimer afin de pouvoir les faire évoluer. A cet instant délicat rien n’est plus dommageable pour la suite de l’apprentissage qu’une attitude trop normative de la part de l’enseignant. Un inventaire de graphies où une même lettre prend diverses valeurs contient des problèmes théoriques dont les spécialistes débattent encore ! Il serait assez mal venu de la part de l’enseignant de trancher dans ce genre de débat de manière autoritaire. bien au contraire toutes les hypothèses doivent être soumises à l’épreuve des faits linguistiques, c’est à dire soutenue par de nombreux exemples. Tout problème soulevé peut être laissé en suspens et repris à la séance suivante. C’est dans une telle progressivité de la démarche que l’enfant construit le système. Les exemples ci-dessous montrent quelques cas simples d’étude de lettres.
A quoi sert la lettre H ?
elle empêche une liaison |
elle est muette |
elle écrit le son [s] |
elle écrit le son [f] |
un hérisson |
un homme |
un chat |
une photographie |
A quoi sert la lettre N ?
....un.... |
.....in .... |
.....en..... |
...an.... |
...on.... |
|
|
|
|
|
...gn... |
la liaison avec n_ |
...nt dans les verbes |
la négation n' |
|
on_a de la chance s’en_aller |
ils mangent |
|
A quoi sert la lettre O ?
Ecrire le son [o] |
Ecrire le son [u] |
Ecrire le son [õ] |
Ecrire les sons [wa] |
|
avec n |
avec m |
|||
un boa |
un joujou |
son |
une ombre |
boire |
Progressivement les enfants seront amenés à traiter des cas plus complexes. La lettre E en est un bon exemple. Au-delà des simples inventaires deux types d’activités visent à atteindre deux objectifs : le renforcement de la compétence phonographique et l’ouverture vers la morphographie.
Le premier type d’activité renforce la compétence phonographique. Il met en œuvre des tableaux à double entrée où se croisent lettres et phonèmes.
Recherche de la distribution du graphème sur le phonème
Cherche les cases où il peut y avoir un mot contenant une des trois lettres qui écrit un des trois sons.
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Sons |
||
|
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[s] |
[k] |
[t] |
Lettres |
S |
|
|
|
C |
|
|
|
|
T |
|
|
|
Une correction possible
|
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Sons |
||
|
|
[s] |
[k] |
[t] |
Lettres |
S |
sot |
/ |
/ |
C |
piscine |
canot |
/ |
|
T |
action |
/ |
travail |
Une des nombreuses variantes possibles
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Sons |
||
|
|
|
|
|
Lettres |
|
sot |
/ |
/ |
|
piscine |
canot |
/ |
|
|
action |
/ |
travail |
Le second type d’activité ouvre l’étude des lettres sur la morphographie. L’exercice autour de la lettre E que nous proposons ci-dessous a pour but de renforcer l’acquisition d’observations menées au préalable. Il oblige l’élève à choisir dans une liste fermée de valeurs ce qui implique que ces valeurs aient été mises en évidence au préalable par un inventaire.
A quoi sert la lettre E ?
Inscris dans la deuxième colonne le signe qui convient :
ã = à écrire le son [ ã ]
ε = à écrire le son [ ε ]
e = à écrire le son [ e ]
ϕ = à écrire le son [ ϕ ]
← = à influencer la lettre avant
→ = à influencer la lettre après
F = à marquer le féminin
0 = est une lettre muette
|
dans le mot, elle sert à : |
autres mots où E sert à la même chose |
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bElotte |
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complEt |
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|
|
mangEr |
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|
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grisE |
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|
|
oEuf |
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pEindre |
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pEur |
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bEau |
|
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gEai |
|
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|
prEndre |
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SolE |
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étaEnt |
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grandE |
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Emballer |
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Cet exercice déborde des valeurs phonographiques et ouvre la voie à une étude des valeurs “ muettes ” comme les marques du féminin ou les désinences verbales. L’avantage de ce type de situation par rapport à un texte est que l’enseignant(e) y introduit les valeurs désirées et donc qu’il (elle) oriente la réflexion des enfants vers la phonographie ou vers la morphographie, c’est à dire vers l’orthographe lexicale ou grammaticale.
Réinvestir
Comme pour la phonographie, l’aspect grapho-phonétique est l’occasion de mettre en œuvre les trouvailles que l’étude du système met en évidence. Rédiger un texte où vont se retrouver toutes les valeurs possibles d’une lettre n’a aucun intérêt pour la lettre J (v), mais s’il est question de la lettre E le problème prend un tout autre relief. La contrainte d’écriture ne doit pas être qu’orthographique. En effet, cette situation d’écriture est aussi l’occasion de réinvestir des savoirs textuels. Si la classe étudie la recette de cuisine, le texte rédigé doit en être une aussi ... Les textes nourrissent l’apprentissage de l’orthographe, la réciproque peut être vraie aussi.
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i Voir aussi “ Découvrir l’orthographe lexicale ”
ii Le P de trop vient de “ troupe ” et n’a aucune productivité lexicale de nos jours.
iii L’ouvrage de M. Gey, Didactique de l’orthographe française, proposent des synthèses complètes pour tous les phonèmes. Elles sont cependant faciles à reconstituer avec les tables de transcription du français reproduites en annexes.
iv Le tableau des valeurs des lettres présenté en annexe met en évidence les lettres à étudier.
v La lettre J n’a qu’une valeur de base.