Les phonogrammes

La catégorie des phonogrammes peut être décrite comme un système concentrique possédant un noyau extrêmement stable autour duquel gravitent des éléments plus aléatoires. Les phonogrammes transcrivent des phonèmes. Le phonogramme le plus stable et le plus fréquent est nommé par Catach un archigraphème. C'est théoriquement le représentant graphique direct du phonème . La relation archigraphème - phonème  est stable et si possible univoque. Il y a 33 archigraphèmes (un par phonème de la langue française) qui représente le niveau 0 de l'écriture du français(). C'est un niveau théorique controversé dans son existence qui n'a pas été démontré dans les représentations des usagers de l'orthographe française. Ils constitueraient la table de transcription minimale, le code phonographique fondamental du français. Ce niveau constitue une exigence strictement minimum de la compétence orthographique en fin de cycle II. Tous les enfants quittant ce cycle sont capables de réaliser une performance du niveau 0. Ce niveau est cependant d'une utilité douteuse sur le plan pédagogique si ce n'est qu'il offre une possibilité de noter les phonèmes sans utiliser l'alphabet phonétique international.

Le niveau directement supérieur est le niveau 1 constitué des 45 graphèmes de base. Les graphèmes qui le constituent représentent pratiquement la totalité de la transcription phonographique du français. Tout enfant entrant dans le cycle II peut maitriser ce niveau. Ceux qui dérogent à cette performance sont donc des élèves en possible échec d'apprentissage du code orthographique. Rappelons qu'il ne s'agit que de phonographie. Toute l'orthographe grammaticale et une partie de l'orthographe lexicale est donc exclue de cette évaluation. Ce niveau est une exigence absolue en fin de cycle III et permet de cibler les zones du système phonographique qui méritent une attention particulière. Ce sont les archigraphèmes E, O, AN, IN et UN pour les voyelles, la semi-voyelle Y / ILL et les archigraphèmes consonnes S et J ().

Les niveaux 2 et 3 sont constitués de phonogrammes de moindre fréquence. Le niveau 2 regroupe le niveau 1 plus d'autres graphèmes moins fréquents mais dont l'usage est somme toute répandue tel le M dans "champ" ou les voyelles accentuées telles "à" ou "ù". Le niveau 3 ajoute au niveau 2 des phonogrammes de très faible fréquence. Il ne relève pas de l'école élémentaire mais du collège. Cependant les élèves les plus performants du cycle III le maitrise sans peine. Il n'est pas présenté ici. En entrant dans  le niveau 2, on aborde des problèmes qui ne relèvent pas strictement de la phonographie. En effet, la distinction entre "a" et "à", par exemple, relève d'autres zones du systèmes qui rendent compte de l'orthographe grammaticale. L'étude par les enfants du système phonographique va donc très rapidement soulever d'autres problématiques. Que l'étude porte sur une lettre ou un phonème, certains graphèmes relevés vont nécessairement poser le problème de l'homonymie grammaticale ou lexicale tant les sous-systèmes de la langue s'imbriquent dans la phonographie. L'imbrication est telle que la définition du morphogramme fait référence à l'oral.

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