Les autres graphèmes

Logogrammes : L'écriture de mots


L'existence du logogramme* dans l'écriture française est un point contesté de la théorie de Catach. Il y aurait une écriture de mot permettant de distinguer notamment les homonymes. Les logogrammes ne vont jamais seuls. Ils existent par paire, trio ou quatuor. La notion de logogramme permet de distinguer les homonymes lexicaux tels "ancre" et "encre", ou les homonymes grammaticaux tels "et" ou "est". Or cette notion de logogramme n'est pas utile théoriquement. En effet, les homonymes lexicaux s'inscrivent dans des séries lexicales différentes : ancre, ancrage, ancrer et encre, encrier, encreur. C'est donc le sens et/ou le contexte phrastique qui permet avant tout de sélectionner l'un ou l'autre homonyme. De plus ce qui différencie, dans l'exemple, les deux mots sont les deux digrammes EN et AN transcrivant le même phonème [ã]. Ces digrammes  ont donc valeur de morphogrammes lexicaux. Sur le plan pédagogique il est plus fructueux de raisonner au travers de marques morphologiques qui appuient des sens particuliers plutôt que de s'en remettre à une mémorisation aléatoire de couples de mots laquelle s'accompagne généralement de procédés mnémotechniques plus ou moins pertinents.


Lettres historiques et étymologiques


Ces lettres sont un produit de l'histoire des mots. Elles ont diverses origines. Les plus nombreuses nous viennent du latin et du grec. D'autres proviennent des nombreux emprunts à des langues telles l'allemand, l'arabe ou encore l'anglais Citons pour mémoire le H de "homme", le M de "automne" ou des graphies en PT telle "sept". Ces lettres font partie de l'héritage latin. Les lettres grecques sont nombreuses dans les termes savants. Ainsi, "psychologie", "ecchymose" sont des graphies inspirées du grec. Nous citerons encore le H initial de "huit" ou de "huile" destiné à identifié le U à une époque où il ne se distinguait pas graphiquement du V.

Cet ensemble de lettres ne justifie pas d'un enseignement particulier. Les mots qui les contiennent sont à mémoriser mais aucune démarche pédagogique valable ne peut être mise en œuvre pour en faire assimiler les graphies. Les préfixes d'origine grecque ou latine sont fort productifs en lexique. Ils peuvent donc être étudiés dans les séquences de vocabulaire.


Lettres doubles


Les lettres doubles sont aux marges du système de transcription français. Elles sont rares (3% des graphèmes) mais suscitent cependant des erreurs récurrentes. Leur valeur historique est attestée. Nombre d'entre elles marquent des différences de prononciation éteintes de nos jours ou des distinctions phoniques encore réalisées mais dont la subtilité échappe fréquemment aux enfants. Une de leur fonction est la distinction homonymique. Elles apparaissent souvent aussi aux limites des constituants lexicaux, affixes et radicaux. Le traitement spécifique des lettres doubles ne présente pas d'intérêt dans une classe de l'école élémentaire. Leur étude au travers de l'homonymie ou de la morphologie lexicale constitue un programme suffisant pour le cycle III.

Copyright © Jean Pierre Sautot  CRDP de Grenoble - Toute reproduction interdite !

This help file has been generated by the freeware version of HelpNDoc